Dans ce court texte publié en 1991 aux Etats-Unis, William S. Burroughs reprend le fil des aventures du capitaine Mission, ce capitaine d'aventure du XVIIIe siècle qu'il avait fait figurer dans Havre des Saints et qui avait depuis lors fait des apparitions plus ou moins fugitives dans ses oeuvres romanesques. Contrairement à son habitude, l'écrivain n'a pas utilisé des de ses fictions précédentes. Il a, de toute évidence, composé un texte nouveau, dans l'optique d'une circulation dans le temps et dans l'espace d'une philosophie personnelle de la liberté.L'Ombre d'une chance est une oeuvre aboutie et passionnante.
Il reprend un personnage qu'il avait déjà évoqué dans "Les cîtés de la nuit écarlate", le Capitaine Mission (qui aurait réellement existé), pirate libertaire et moderne. "L'ombre d'une chance" nous présente son Utopie, une île où l'homme vivrait en harmonie avec la nature, où la liberté sexuelle serait compléte entre adultes consentants, où la peine de mort serait interdite... Projet posant un problème aux puissances en place, n'ayant aucune envie que les choses changent. Cela semble terriblement naif. Mais chez WSB ça ne l'est pas. Ce livre procède d'une lutte qui l'a suivi tout au long de sa vie : redonner une place d'homme à l'homme et lutter contre toute forme de contrôle.
William Seward Burroughs a étudié la littérature anglaise et l'anthropologie à Harvard. Préférant les aléas de l'errance à la vie bourgeoise qui lui est destinée, il choisit de partager la destinée des drogués et des marginaux. Des années 1940 aux années 1960, il vit le plus souvent dans les bas-fonds de New York, de Mexico, de Tanger, de Londres et de Paris, exerçant pour survivre tous les métiers possibles: employé d'une agence de publicité, détective privé spécialisé dans les affaires de divorce, destructeur de parasites à Chicago.
Un court texte de 1991 qui tient du conte et se situe à mi-chemin du fantastique et de la philosophie. Le héros est un aventurier du 18e siècle qui vit à Madagascar.